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P
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sur les travaux
de la délégation ministérielle
chargée de la
P
révention
et de la
lutte
contre
les
violences
en milieu scolaire
Dossier de presse
Mardi 26 février 2013
education.gouv.fr/climat-scolaire
Contact presse :
01 55 55 30 10
spresse@education.gouv.fr
Point d’étape sur les travaux de la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire
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Lors de l’installation de la délégation minis
-
térielle à Amiens le 12 novembre dernier, le
ministre de l’éducation nationale a affirmé
sa volonté de « briser le silence » : « c’est
la première fois que l’éducation nationale
reconnaît en tant qu’institution le problème
de la violence scolaire ».
Les plans qui se sont succédé en France ces
dernières années ont en effet le plus souvent
abordé cette question de manière partielle et
court-termiste, c’est-à-dire au gré des faits
divers et par le seul prisme de la lutte contre
la délinquance et la violence d’intrusion. Or le
traumatisme causé par des drames comme
ceux du Chambon-sur-Lignon ou l’affaire
Merah en France, ou ceux de Columbine ou
de Newton aux États-Unis ne saurait faire
oublier que la grande masse des violences
en milieu scolaire est également constituée
d’actes d’incivilité et de victimations souvent
mineures mais répétées.
L’éducation nationale a le devoir de
protéger
les élèves et les personnels contre tous les
types de violence, y compris ces
violences
de tous les jours qui, bien que moins
visibles, sont elles aussi causes de souf
-
france et qui sont souvent à la source des
événements les plus tragiques.
La prévention et la lutte contre la violence
à l’École n’est pas seulement un impératif
d’ordre public, elle est la condition néces
-
saire à l’accomplissement des missions de
l’éducation nationale.
Elle est en effet un
enjeu majeur pour la réussite éducative :
le fait d’être victime, agresseur, ou témoin
de violence peut être à l’origine de diffi
-
cultés scolaires, d’absentéisme, voire de
décrochage, mais aussi générer davantage
de violence ou des troubles de l’équilibre
psychologique et émotionnel (dépression,
tentative de suicide).
Il s’agit également, en agissant contre
la violence en milieu scolaire, de lutter
contre les
inégalités sociales, car l’inéga
-
lité face à la violence est avant tout une
inégalité sociale :
10
% des établissements
concentrent plus de la moitié des
incidents,
5
% le tiers, et les quartiers populaires sont
les plus touchés.
Assurer la sécurité et la sérénité de tous
les élèves et de tous les personnels dans
nos écoles et nos établissements, c’est
enfin transmettre et faire respecter les
valeurs essentielles que sont la solidarité, la
fraternité, la dignité de tous, le dialogue
et l’écoute mutuelle, afin que l’École de la
République demeure notre maison commune,
celle où se construit la société de demain.
L’amélioration du climat scolaire passe
par des réponses multiples et demande du
temps. Cela suppose de renoncer à la pensée
magique et à l’idée d’un remède miracle qui
réglerait les problèmes de manière rapide
et définitive ; et donc de faire preuve d’une
grande humilité.
Seule une politique
globale,
concrète et constante dans le temps peut
permettre de réduire le problème de la vio
-
lence à l’École dans toutes ses expressions
et de manière durable.
En concrétisant dès les premiers mois de sa
Point d’étape sur les travaux de la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire
prise de fonction l’engagement
présidentiel
de recruter 500 assistants de prévention et
de sécurité dans les établissements diffi
-
ciles, le ministre de l’éducation nationale
a envoyé un signal fort et répondu à des
besoins exprimés sur le terrain.
La création de la délégation ministérielle
chargée de la prévention et de la lutte
contre la violence en milieu scolaire a
quant à elle permis de doter l’éducation
nationale d’un outil pour concevoir,
développer et mettre en œuvre une
action
réaliste et efficace en la matière.
Le
travail de la délégation doit permettre de
poursuivre cette démarche volontariste
en identifiant les grandes priorités et en
proposant des
mesures concrètes.
L’un des principaux leviers pour prévenir
et lutter contre la violence à l’École est la
formation initiale et continue des person
-
nels.
Ces derniers sont en effet les
premiers
à être confrontés à des faits de violence
et doivent être en mesure de repérer les
premiers signes de crise ou de harcèlement
et répondre de manière appropriée.
Des protocoles de gestion des menaces et
des crises seront en outre mis en place et
diffusés dans les écoles et les établisse
-
ments afin de permettre aux personnels de
réagir de manière rapide et efficace lorsque
survient un incident imprévu mais aussi en
cas de violences paroxystiques.
L’objectif est
de gérer les crises dans tous leurs aspects et
à toutes les étapes, y compris l’après-crise :
procédures d’alerte, rôle des différentes ins
-
titutions dans la protection et l’intervention,
suivi de long terme des victimes, des agres
-
seurs, des témoins et de leur famille (cellules
d’écoute et d’appui, soutien psychosocial,
assistance juridique, etc.).
Il est également nécessaire de renforcer la
prévention et le traitement du harcèlement,
dont un élève sur vingt se dit aujourd’hui
victime de manière sévère ou très sévère, et
d’élargir cette action au cyberharcèlement,
aux violences sexistes et à l’homophobie.
L’éducation nationale a par ailleurs le
devoir, en tant qu’employeur, de soutenir
ses personnels en souffrance ou victimes
de violence
en garantissant
l’accessibilité
de dispositifs d’appui de qualité et de
proximité pouvant les aider à retrouver
durablement la sérénité.
Enfin, la révision de l’application des régimes
de punitions et de sanctions constitue une
priorité majeure.
On ne peut répondre à la
violence par des mesures simplistes ou en
brandissant l’étendard sécuritaire.
Seule
l’existence de règles et de sanctions claires,
comprises par tous et appliquées avec
justice peut prévenir efficacement la vio
-
lence. Il ne s’agit pas d’idéologie mais de
pragmatisme :
le but de la sanction est non
seulement de rendre la justice, mais aussi
d’éviter la récidive ; or, si cette sanction est
vécue comme injuste parce qu’inadaptée
et disproportionnée, l’élève en faute aura
tendance à recommencer.
On le voit, les chantiers sont nombreux
et la tâche est ambitieuse. Il nous faut
agir de façon déterminée avec l’ensemble
des
acteurs :
personnels, élèves, parents
et
partenaires de l’École. Car l’amélioration
du
climat scolaire est l’affaire de tous. La
communauté éducative doit se mobiliser tout
entière
autour des valeurs de l’École de la
République. Des valeurs qui permettent le
vivre ensemble et qui doivent être au cœur
de la politique de prévention et de lutte
contre les violences en milieu scolaire.
Point d’étape sur les travaux de la délégation ministérielle chargée de la prévention et de la lutte contre les violences en milieu scolaire
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e
Mieux former les personnels à la prévention et à la gestion des violences
à l’École
L’introduction de modules spécifiques dans la formation initiale dispensée par les
nouvelles écoles supérieures du professorat et de l’éducation
Le renforcement de la formation continue de tous les personnels
La production et la diffusion d’outils pédagogiques à destination des personnels
Améliorer la prévention et le traitement du harcèlement entre élèves
L’approfondissement de la campagne « Agir contre le harcèlement à l’École » et son
élargissement à la cyberviolence, aux violences sexistes et à l’homophobie
La formation des personnels au repérage et au traitement des premiers signes de
harcèlement
La création de protocoles de prise en charge des victimes de harcèlement
Des actions en faveur d’une plus grande mobilisation des élèves et des parents dans la
lutte contre le harcèlement
Mettre en place des protocoles de gestion des menaces et des crises dans
les écoles et les établissements
La diffusion de protocoles de gestion des menaces
La diffusion de protocoles de gestion des crises (niveau 1
/
2)
La diffusion de protocoles de gestion des crises majeures (niveau 2
/
2)
Mieux accompagner les personnels en souffrance ou victimes de violences
La réorganisation des dispositifs d’appui existants pour assurer un maillage territorial plus
étroit
La mise en place d’un cadre national définissant les missions des dispositifs d’appui
La réalisation et la diffusion d’une cartographie des dispositifs d’appui